En dedans
Il n’y a plus de place
à l’intérieur
pour mettre la beauté du ciel
ou de nouveaux visages
Tout est encombré
Saturé
Plein de désordre
Déboussolée à force de faire et défaire le grand combat dans l’agenda
avec des points d’interrogation qui noircissent les pages et viennent les creuser
J’ai rayé les heures, les trains, les choses et les gens à venir
Restent
L’ombre diffuse du laurier
Celle du fil de mes persiennes
La mienne
Toutes trois entremêlées sur le mur vierge de ma chambre
Dans leur magie silencieuse,
Elles ouvrent un espace en moi
La balustrade de l’immeuble brille comme de l’argent fondu
L’automne a laissé traîner ses doigts sur la cime de l’érable
Les moineaux piaillent
Les nuages obèses se prélassent
La poésie du dehors, enfin, retrouve sa place en dedans
Et respire.
Flora Delalande