Fureur Immaculée
Illustration : Flora Delalande
Des envies indicibles qui se taisent.
Des pulsions invincibles qui se terrent.
Et ces pensées malsaines qui coulent comme un poison. Je ne sais qui de nous brûlera en premier,
consumé, calciné, incendié et saigné.
Des ravins de viscères accrochés à tes os.
À vif.
À mort.
Pour rien.
Violemment inutile. Ton corps en œuvre d'art, exposé sous le ciel en une sculpture de chair sous les yeux des corbeaux et des enfants de chœur.
Cette douce transparence des intestins vidés, passés à la javel de mes désirs givrés. Récuré, décapant, abstergé, détergeant. La pureté absolue d'une âme lavée du vice par la lame haruspice trempée dans le cyanure.
Le sang n'est pas la mort. La mort est translucide.
Je t'occirai de nuit, quand les corbeaux sont blancs et que les innocents rêvent sous les étoiles. Et la lune, mon ami, jettera sur ta face sa lueur opaline. Un éclat de lumière sur tes dents arrachées, si blanches encore, si belles, comme si elles souriaient. L'émail éclairera les cristaux de tes larmes sur tes joues, sur ta peau, tes phalanges, sous tes ongles. Et tes yeux ! Ah tes yeux ! Ces deux billes de cristal reflèteront l'acier.
Mortel.
Mon couteau acéré se glissant sans un bruit sous ton regard oblique. Ne crie pas mon enfant. Viens donc contre mon cœur pour que je te rassure. Glisse ta petite main entre mes doigts d'artiste. Calme-toi et écoute cette douce berceuse : le chuintement du métal contre les globes de l'âme.
J'AIME !! Surtout le début avec un rythme saccadé et violent, du à ma mise en page et la ponctuation. Par contre l'effet se perd après mais peut-être est-ce voulu? Si c'est le cas le passage à plus de douceur est trop abrupt à mon goût. Mais j'aime quand la poésie sort des sentiers battus de l'amour et la tristesse.
le 25 Avr 2012