Si lents cieux
Un coin de paradis échoué sur la terre a quitté les nuages.
Pour le découvrir, j'ai dû marcher dans ton sillage.
Les arbres défilent et se ressemblent.
Nos paroles s'aiguisent et se mélangent.
La bruyère éclaire le ciel.
Ce n'est pas un mirage,
Rien qu'un lieu un peu sauvage.
Le granit
Étincelle
Sous nos pas
Simplicité minérale
Mêlée à la force vitale.
À l'ouest, une note orangée se soustrait au réel.
Nos mots ont glissé dans le vent, au bord du rocher.
Ils planent, s'enivrent des vapeurs d'un été épuisé.
Équilibre fragile, comme le souffle avant la fin.
Air, toi qui es libre, écoute la voix de nos destins.
Nos yeux se perdent dans les mêmes frondaisons
Au-delà de nos paroles.
Ils s'absentent, se diluent dans l'horizon
Déliant la camisole.
Des éraflures nitescentes dans le ciel
Dessinent nos ombres sur la pierre
Le temps s'écroule sous l'éternel
Le soleil meurt, créant l'hier.
Mais demain s'esquissera...
À quelques battements d'ailes de là,
L'arbre solitaire murmure que le silence n'existe pas.
Flora Delalande